Vendredi 27 mars 2015, nous étions à la Rodia de Besançon pour l’une des têtes d’affiches de la saison : le duo féminin Brigitte. Déjà auteurs de 2 albums, Sylvie Hoarau et Aurélie Saada se produisaient dans la salle bizontine pour défendre leur excellent dernier album « A bouche que veux-tu » que l’on apprécie tant depuis sa sortie en novembre 2014.

 

Ce soir on arrive en avance : et oui le concert est sold-out et on voudrait être bien placé! À 20 heures, on arrive dans les locaux et on se faufile dans la salle qui peut accueillir jusqu’à 900 personnes lorsqu’elle atteint sa jauge maximum. Ce soir il n’y a pas de première partie : ça sera Brigitte, et seulement Brigitte.

Il est 20 heures 30, ça y est les lumières de la salle s’éteignent et laissent place à 2 projecteurs bleus qui nous aveuglent jusqu’à l’arrivée de quelques notes. Les musiciens s’installent; ce soir les Brigitte sont accompagnées d’un homme à la guitare, un à la basse, un autre au clavier et un dernier à la batterie. Sur des notes introductives, on aperçoit des paillettes qui s’approchent de scène, il s’agit des deux chanteuses qui se faufilent entre les instruments et le décor qui semble utiliser une grande partie de l’espace. Les projecteurs viennent éclairer le duo par coups, ce qui permet aux deux de s’aligner, se séparer, se cacher l’une devant l’autre, sans que jamais on n’arrive à les distinguer (et oui les deux portent une somptueuse robe noire qui brille aux reflets des lumières). On comprend tout de suite, tout est minutieusement étudié. Le spectacle va être grandiose!

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Entre les palmiers, les tigres et les flamants roses

La première chanson commence, il s’agit de « l’échappée belle », titre qui ouvre le dernier album. Ça tombe bien, la chanson monte crescendo et permet de nous faire rentrer petit à petit dans l’ambiance magique. Pleins projecteurs, on distingue cette fois la scène dans sa totalité : nous sommes ce soir entre les palmiers, les tigres et les flamants roses. On aime la touche d’originalité qui rappelle les visuels du dernier album.

S’enchaînent ensuite d’autres titres comme « Oh Charlie Chéri » sur lequel on ne peut s’empêcher de penser aux événements de Charlie Hebdo. L’ambiance est donnée, bienvenue dans la jungle. Mais pas n’importe quelle jungle, une jungle privilégiée où règnent le style et la classe. Il faut dire que le duo en a de la classe, ne serait-ce que par ses robes, mais aussi par la manière de se tenir, de faire des mouvements et de regarder le public. « Le coeur de chewing gum », « J’veux un enfant » ainsi que le titre éponyme « A bouche que veux-tu » sont interprétés avant l’une des reprises les plus folles jamais entendues : il s’agit bien-sûr de « Ma benz » originalement chantée par le groupe de rap NTM.

Le groupe mélange les titres du premier et du deuxième album, et ça sonne plutôt bien! Après « la vengeance d’une louve » ou « Le déclin« il y a titre qui fait vraiment monter l’ambiance : « J’sais pas», musique assez courte du second album, on y retrouve un beat électro-pop très plaisant sur lequel on entend des « J’ai peur » et « J’ai chaud ». Le style est là, la chorégraphie sympa aussi. Les deux femmes n’hésitent pas à prendre la guitare ou d’autres instruments.

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Et ici, vous aimez le pontarlier?

Entre deux chansons Aurélie prend la parole, non en fait il s’agit peut-être de Sylvie, oh puis on est plus sûr! Bref « elle » prend la parole avec beaucoup de classe pour nous demander… Si les gens de Besançon aime le « pontarlier ». Elles, apparemment l’apprécient. Petit jeu de mots avec la ville voisine du même nom, elles en profitent pour nous annoncer que leur « ingé le Professeur Gaiffe » lui adore boire du pontarlier.

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Après « La poudrière», ou encore « le perchoir». L’une des deux femmes prend le micro (on prend plus le risque de savoir s’il s’agit de Sylvie ou d’Aurélie) pour annoncer que la chanson qui allait suivre était dédiée « aux mamans; tellement femmes et tellement mères, tellement plurielles ». Il s’agit du titre « Plurielle » justement. Un de nos gros coup de cœur revient au titre « Jesus Sex Symbol», tellement variant, et finissant sur un très bon rythme pour danser! D’ailleurs, on le remarque à ce moment là, le public est vraiment à fond! Il n’y a pas de spectateurs mais plutôt des gens qui dansent, bien décidés à s’amuser dans la jungle de celles qu’on aurait pu dire « jumelles ». D’ailleurs en parlant de jumelles, on se demande si Brigitte ne s’inspire pas des Demoiselles de Rochefort! Non en fait, on ne se demande pas, il n’y a plus de doute : les robes pailletés, la coiffure similaire, cette classe dans la manière de se tenir, ces petits mouvements simples et synchronisés pendant les chansons; on se croirait dans le film de Jacques Demy. Disons que ce sont les Delphine et Solange 2.0 (Catherine Deneuve doit être fan!).

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Après le titre « hier encore » sur lequel le duo nous invite à un petit geste chorégraphique et un son du type « hunhaun » (il faut écouter le titre pour comprendre), la scène s’éteint. Mais à coup sûr les rappels font revenir chanteuses et musiciens  pour deux titres phares du parcours de Brigitte : « Battez-vous», sur lequel le public n’hésite pas à taper dans les mains en rythme lorsqu’il convient, puis « Oh la la».

 

Nous allons faire quelque chose que nous aimons beaucoup; un titre A Cappella

Chanteuses et musiciens partent, on est ravi du concert, mais le public de la Rodia ne semble pas d’accord : un deuxième rappel encore plus fort se fait entendre. Visiblement émues lors de leur retour, Brigitte s’avancent sur le devant de scène et annoncent au public qu’il ne faut faire aucun bruit « Nous allons faire quelque chose que nous aimons beaucoup; un titre A Cappella». C’est assez magique, « Encore un verre » nous met à tous des étoiles plein les  yeux, et manifeste d’un triomphe d’applaudissements pour la fin du concert.

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A 22 heures 20, le concert est terminé et aura duré presque deux heures. On est content, très content de notre soirée. Les demoiselles aux robes noires et vernis rouges nous ont séduits.

Remerciements à Far Prod et à La Rodia.