Le duo AaRON, formé par Simon Buret et Olivier Coursier, vient tout juste de sortir son dernier album : We Cut The Night. Leur précédent, Birds in the Storm datait de 2010. Il leur a fallu 5 ans pour se ressourcer, voyager, faire du cinéma, réaliser des projets, avant de nous dévoiler le 18 septembre 2015 un album electro-pop puissant.

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Cet album c’est tout d’abord une collaboration avec le grand John Malkovich lors de sa promotion. Le lever de voile sur un premier titre « Blouson Noir » en avril dernier nous a transporté dans le nouvel univers d’AaRON. Musicalement, on est bien loin du célèbre « U Turn (Lili) » ou encore de « Endless song », « Seeds of gold »; les deux amis nous montrent ici une belle capacité à se renouveler, à prendre des risques pour se tourner vers quelque chose d’inconnu, de nouveau. Cette dimension de l’essai et du risque, on la comprend lorsque la vidéo d’une session d’un nouveau titre « Shades Of Blue », enregistrée au fond d’un bassin nautique vide, apparaît sur Youtube fin juillet. Le titre mélancolique nous transporte dans un nouveau monde. Une phrase récurrente de la chanson coïncide parfaitement avec l’expérience filmographique de la piscine : « you‘re sinking and I can’t hold you, maybe it’s because I’m sinking too » (tu coules et je ne peux te retenir, peut-être est-ce parce que je coule aussi).

 

Une histoire, un voyage dans la nuit

L’album composé de dix titres s’écoute comme une histoire, un voyage dans la nuit. On ressent l’importance de l’ordre des titres qui s’enchaînent. Les rythmes profonds de l’album se laissent accompagner par des sons électroniques, du synthétiseur, et bien-sûr des accords plaqués au piano qui font la marque de fabrique d’AaRON. Une fois le « Blouson Noir » enfilé, on prend une route magnétique (« Magnetic Road »), on erre dans la ville, on boit le monde, avant de s’imaginer sur la Lune (« Maybe on the Moon »), puis on arrive au vrai message de l’album avec le titre éponyme « We Cut The Night » : on coupe la nuit, on la fragmente, on l’écoute, on la voit, on la boit jusqu’à en être ivre mort.

Les plus : point d’honneur sur « Ride On » qui mélange rythme et mélancolie, « Invisble Stains » pour sa puissance qui va crescendo inévitablement juste. A l’écoute on a l’impression de participer à la construction progressive du morceau avec l’apparition de rythmes soutenus et sonorités.

Les moins : à l’écoute de l’album composé de 10 titres, la nuit semble courte.