Thomas et Édouard sont les membres du duo français Pépite. À l’occasion de leur venue au Grand Mix de Tourcoing, nous avons eu le plaisir de leur poser quelques questions.
Vous avez sorti deux EP, ainsi qu’un album en avril, et maintenant vous traversez la France pour de nombreux concerts. Comment vous vivez la chose ?
Thomas : Eh bien, écoute, c’est top ! Surtout qu’on est en tête d’affiche. C’est très agréable, c’est une belle aventure avec nos musiciens et toute notre équipe. Puis défendre le disque sur scène…Traverser les villes de France on adore.
Edouard : C’est surtout depuis hier qu’on a commencé à comprendre qu’on joue en tant que tête d’affiche. La saison des festivals était vachement bien, et de retrouver les salles c’est un réel plaisir.
Pépite, c’est vous 2, et vous êtes accompagnés de musiciens sur scène.
T : Ouais ! On est 5 ! Toute la tournée on sera 5.
E : On a choisi les meilleurs.
T : Y en a qui faisaient leur petit sport tout à l’heure. Je faisais une petite sieste juste avant l’interview. On fait nos petites vies mais on rigole, on s’amuse.
Vous les connaissez depuis le début du projet Pépite ?
T : Ouais, ce sont des amis de longue date, avec qui on a fait de la musique, ou non. Ce sont vraiment des bons compagnons de musique et de rigolades.
Vous étiez en tournée avec vos EP. Lier concerts et conception de l’album n’était pas trop compliqué ?
T : Heureusement qu’on avait des petits trous d’emploi du temps. On y travaillait depuis l’été 2017. On se retrouvait à la campagne lors de nos pauses, on prenait un peu de recul. Et au final on a réussi !
Vous avez une préférence entre la scène et le studio ?
T : Personnellement j’aime beaucoup les deux, mais je peux comprendre que certains ont une préférence. Ce sont deux choses différentes. C’est un peu comme la montagne et la mer, les deux sont biens !
E : Ce qui est bien, c’est qu’en studio on est un peu plus à notre rythme, on travaille notre minutie. C’est plus fatiguant la tournée mais c’est vraiment cool de visiter plein de villes. Puis maintenant qu’on joue en tête d’affiche, on fait nos balances plus tôt et on va peut être pouvoir visiter un peu plus les villes par lesquelles on passe !
Donc vous associez tournée et visite culturelle !
E : Voyager en faisant de la musique c’était mon but et je suis plutôt heureux d’y être arrivé.
T : Puis la cuisine locale… Ici avec le maroilles… Et demain Strasbourg ce sera de la choucroute. Ou une salade de cervelas.
En France, vous avez fait la première partie de Parcels sur de nombreuses dates.
T : Le public de Parcels est vraiment chouette et plein de bonnes intentions. C’était vachement bien. Ça s’est vraiment très bien passé avec eux.
E : Quand j’y pense, hier on était à Bruxelles, et c’est quand même fou de voir que des gens ont acheté des places pour Pépite. Ça fait plaisir.
Pour revenir à Virages, votre album, est-ce que vous l’avez créé de la même manière que pour les EP ?
T : Oui, on l’a beaucoup fait dans nos deux cabanes respectives, en banlieue parisienne.
E : Ça a quand même un peu changé. On doit pas mal à Pierrick Devin. On avait quelques morceaux qui étaient presque finis, mais on ne savait pas comment s’en sortir. Pierrick a apporté les bonnes solutions et des bons tricks de producteur, de compositeur, d’arrangeur. C’est vraiment quelqu’un qu’on adore depuis longtemps et on était très content de faire ça avec lui. Donc oui, c’est la différence. C’est la première fois que quelqu’un s’est autant immiscé dans nos chansons.
Il y a des thèmes récurrents dans vos morceaux, comme l’amour ou la mélancolie, toujours dans une gamme rétro électro. Ils vous sont chers ?
T : J’aime beaucoup écrire ce genre de chansons. C’est ce qui me parle le plus quand je suis devant un synthétiseur. Mais on a essayé, avec cet album, d’élargir et de mélanger un peu tout ce qu’on avait déjà fait et on s’est essayé à de nouvelles choses comme avec Silence radio ou Rubis.
Comment on travaille un côté rétro/vintage dans sa musique ?
T : On réfléchit pas trop ! On essaie de faire des chansons qu’il nous plairait d’écouter. Peut être que je suis un peu rétro mais ce n’est pas quelque chose que je vise particulièrement.
E : Pas mal d’influences puis ça vient comme ça. En terme de production, quelque fois on se dit « Ouah, c’est trop bien cette technique ! » puis on s’essaie. On bricole, on essaie de faire, même si on arrive jamais à faire exactement ce qu’on voulait faire. Mais on essaie de ne pas se poser trop de questions. Et les accidents musicaux aident aussi !
Il y a quelque chose de très visuel dans votre travail. On pourrait presque encadrer vos pochettes d’albums, et vos clips sont également très singuliers.
E : On travaille avec mon frère Baptiste depuis le tout début. Depuis le premier EP, le clip de la chanson Les Bateaux. Même si ce clip était justement un peu un accident. Travailler avec lui c’est quelque chose qui nous semblait très naturel. On aime énormément son travail. Il est derrière tous les clips des premiers EP.
Pourquoi avoir accepté de faire partie du label Microqlima (ndlr. label musical regroupant des artistes tels que Isaac Delusion ou L’Impératrice) ?
T : On adore les artistes qui y sont. Antoine, le directeur du label, est un des premiers à nous avoir repéré et contacté. Le fait que ce soit un label indépendant nous permet plein de choses, notamment au niveau de l’image et de continuer le travail avec Baptiste. On a continué à se développer tout en restant dans une structure à taille humaine.
E : C’est vrai que les réunions avec eux c’est très détente. On réfléchit avec eux et ils sont dans une vie qui nous plait. Et on travaille nos clips avec eux. Ils ont de vraies bonnes idées. Tout est assez complémentaire.
Est-ce que vous considérez que vous êtes toujours des « aventuriers des sentiments », comme vous le déclariez dans une interview ?
E : Cette tournure nous colle à la peau… (rires)
T : On a rien inventé. J’essaie, dans les paroles, de donner toute la palette du sentiment amoureux. « Aventuriers » car il y a une exploration de tout ce que l’on peut ressentir par ce sentiment.
« J’essaie, dans les paroles, de donner toute la palette du sentiment amoureux. »
Actuellement, vous écoutez quoi comme musique ? Qu’est ce qui vous inspire ?
E : Hier, dans le van, j’écoutais tous les disques du label Tasty Morsels. C’est le label où est Infinite Bisous. J’adore l’album qu’il a sorti d’ailleurs, notamment la chanson The Dishes. Je découvre un peu tous les artistes de ce label.
T : Puis hier on a eu une session d’écoute d’Arctic Monkeys. C’était trop bien.
E : Et ce matin on écoutait Ariel Pink. Plus classique mais toujours aussi bon.
T : Puis pas mal de musiques italiennes, que ce soit Calcutta ou Giorgio Poi.
Question un peu plus personnelle mais j’adore vos fringues, surtout vos chemises, vous vous sapez où ?
T : Généralement ce sont des chemises de friperies.
E : Perso, la chemise hawaïenne que je mets beaucoup c’est le manager de mon premier groupe qui me l’a filé. Big up à Guillaume !
T : Pareil, c’est un ami qui m’a offert ma première chemise hawaïenne. Mais c’est vrai que ces derniers temps on les a un peu laissé tomber. On en mets moins en ce moment. Faut changer, les tendances c’est fait pour changer.
E : C’est vrai qu’on est plus dans la ville en ce moment.
Vous racontez que votre nom, Pépite, vient d’une soirée, mais aussi de l’expression « C’est trop pépite ! ». Mais que veut dire cette expression ?
E : C’est trop bien, c’est trop beau ! Quand on a trouvé nom, on était sur un rooftop à Paris, on voyait la ville et on a dit « C’est trop pépite la vue ! ». Et c’est resté (rires). Mais on la dit un peu moins.
T : C’est un peu démodé… Un peu comme les chemises hawaïennes.
Comme dernières questions, j’aimerai vous soumettre à une sorte d’interview pépite. Est ce que vous auriez une pépite musicale à nous recommander ?
T : Vraiment l’album de Giorgio Poi, sorti l’année dernière, qui s’appelle Smog.
E : Il faut écouter, d’un artiste qui s’appelle Calcutta, le morceau qui s’appelle Sorriso. C’est un morceau qu’on a arrangé avec lui en Italie. C’était vraiment un beau projet. Et on l’écoute beaucoup depuis.
Une pépite cinématographique ou série ?
E : Putain ils ont mis South Park sur Netflix… Mais pas toutes les saisons. Au pire faudra aller sur Amazon.
T : Moi je sais pas… Ou alors ce serait plutôt un film. Tout à l’heure, on parlait de Rushmore de Wes Anderson, qui est top et que je conseille vivement.
Une dernière pépite artistique ?
T : Norma, à voir absolument, qui fait notre première partie !
E : J’avoue, belle pépite.
Ultime et traditionnelle question : que vous évoque le nom Pedromadaire ?
T : C’est chelou quand même… Mais ça me rappelle Le Caire… Ouais. Un petit dromadaire.
E : Un p’tit dromadaire qui s’appellerait Pedro, dans le désert.
T : Qui cherche l’actualité des groupes en plein désert, et qui est assez sympa.
Merci à Thomas et Edouard de nous avoir accordé de leur temps. Merci à Élodie Mathieu et Gwenn Le Goff pour l’organisation de l’interview.