Après des années compliquées en raison de la crise sanitaire, le Paradisiac Field était de retour du 1er au 3 juillet. C’est sous le soleil de l’Avesnois que les festivaliers se sont retrouvés pour des retrouvailles plus que réussies.
On vous en parlait suite à l’édition 2018, le Paradisiac Field est un festival éco-responsable, au milieu d’un champ, à Landrecies (59). Organisé par le Collectif Parasites, une association créée en 2011 par un groupe d’amis ayant grandi en Avesnois, le festival séduit toujours autant par son humanité et pas son côté fait-main. Que ce soit les festivaliers ou les organisateurs, tout le monde est heureux de célébrer cet évènement, qui devient un incontournable de la région !
Pour nous, le festival commence le samedi en fin d’après-midi avec le Gustave Brass Band. Habillés de leur plus beau et traditionnel marcel, les membres du groupe originaire de Belgique sont en forme ! Saxophones, trombones, trompette, batterie ou encore percussions, tous les instruments sont réunis pour faire bouger le festivaliers.
À 20H40, une des meilleures découvertes de ce week-end, en la personne de Eesah Yasuke. Originaire de Roubaix, la jeune femme commence à se faire une place dans le monde du rap. Son plaisir d’être sur scène se fait ressentir, avec un rap puissant, à la plume précise et réfléchie. Le public est conquis. Une chose est sûre, nous n’avons pas fini d’entendre parler d’elle. Elle est d’ailleurs programmée dans d’autres festivals, comme Les Nuits Secrètes à Aulnoyes-Aymeries (à une vingtaine de kilomètres de Landrecies).
On mange une excellente galette falafels devant Ultramoule, trio de femmes complètement déjanté qui se définit comme un « mélange de Die Antwoord, Stupeflip, Sexy Sushi et Philippe Katerine ».
La soirée continue avec Arat Kilo & Mamani Keita, la fusion parfaite entre un groupe de musique francophone et une chanteuse malienne à la voix hypnotisante et ô combien entraînante. Là aussi, une autre excellente découverte, face à un ciel magnifique. Quel bonheur de retrouver les festivals de musique pour ce style de concert. Une véritable communion des festivaliers se fait durant le concert, à tel point que Mamani Keita était prête à ne plus rentrer à Paris pour rester à Landrecies…
La soirée se termine avec Jabul Gorba, IND (qui a même provoqué une coupure de courant !) et Emana Sound System. Le festival ferme ses portes aux alentours de 3 heures du matin, mais la musique continue au camping jusqu’au petit matin. De quoi faire danser les vaillant.e.s qui ne veulent pas se coucher.
Dimanche 3 juillet, il fait beau à Landrecies. Le soleil est de la partie et va nous accompagner toute la journée.
Durant l’après-midi, avant le début des concerts, on découvre plus en profondeur le festival et ses différentes installations, notamment le village low-tech. Mais qui dit après-midi au Paradisiac Field, dit arts vivants ! À 15h15, à quelques mètres de la grande scène, commence le spectacle seul en scène Après moi le déluge, de la Cie avec des géraniums. Pendant 1h15, Alec Somoza fait état du monde qui nous entoure à travers un catalogue de personnages plus ou moins loufoques. Une véritable performance d’acteur qui emporte le public, malgré un soleil de plomb. Pour preuve, le one man show se termine par une standing ovation.
Quelques minutes après, nous découvrons Madam Kanibal, une fakir qui n’a pas froid aux yeux. Entre se poncer les jambes, écraser sa cigarette sur sa langue ou avaler des lames, rien ne l’effraie. Un spectacle sympathique, intelligemment mis en scène et drôle. De quoi plaire aux plus petits comme aux plus grands.
Enfin, direction le chapiteau du festival pour un spectacle de marionnettes signé le Tof Théâtre (compagnie de théâtre professionnelle spécialisée dans la marionnette contemporaine). Créatif, fascinant, surprenant, glaçant, drôle. Tant d’adjectifs mérités pour un spectacle d’une vingtaine de minutes qui passe en un claquement de doigts. Le jeu entre marionnettes et marionnettistes fonctionne à merveille et le travail sur les matières est brillant. Un vrai plaisir.
Un peu avant 19 heures, nous sommes à l’ombre (ce qui n’est pas pour nous déplaire) devant l’Orchestre International du Vetex qui est donne tout, malgré un retour d’Italie un peu fatiguant. Nous avions déjà eu le plaisir de voir cet ensemble de musiciens sur scène, et le plaisir est toujours intact. Nous avons même au le droit de voir passer un slam d’une majorette équipée d’un parapluie. Comment ne pas se laisser emporter par cette musique « funky punky » ?
Notre dimanche se clôture par le concert de Chapelier Fou Ensemb7e. Le musicien messin a crée Ensemb7e, un ensemble entièrement acoustique, composé de piano, batterie, clarinettes, violoncelle, alto et violon. Comme un retour à de la musique de chambre, le concert emporte les festivaliers tout en douceur. Les musicien.ne.s sont géniaux, de quoi magnifiquement accompagner le coucher de soleil qui illumine la pâture du festival.
Après une édition 2018 brillamment orchestrée, cette nouvelle édition du Paradisiac Field est une nouvelle réussite. Fouler l’herbe de La Gadelière et se laisser porter par la musique est toujours aussi agréable, et on ne se lasse pas de déambuler dans l’enceinte du festival. On se réjouit d’avance de la prochaine édition, tout comme les autres festivaliers, à en croire les messages sur les réseaux sociaux qui en redemandent encore !