Du 28 au 31 juillet, le festival Esperanzah! fêtait ses 20 ans. 4 jours de fête durant lesquels des artistes du monde entier se sont succédé sur les différentes scènes, pour le plus grand plaisir des festivaliers.
Comme chaque année depuis sa création, le festival Esperanzah! s’évertue de programmer des artistes émergents afin de faire entendre leur musique et de les faire découvrir aux spectateurs. Pour ces 20 ans, la mission est à nouveau accomplie. 4 jours durant, nous avons découvert des artistes incroyables que nous ne manquerons pas de suivre dans le futur.
Suite à une arrivée tardive au festival le jeudi 28 juillet, les seuls artistes que nous avons pu voir sur scène sont Hilight Tribe, que nous avions découvert lors de l’édition 2016 du Paradisiac Field et qui ne cesse de faire bouger les foules, ainsi que la Groove Sessions. Composée de Chinese Man, Scratch Bandits Crew et Baja Frequencia, elle a tout emporté sur son passage. Entre rap rétro, électro planante et remix décapants, le public ne pouvait qu’être aux anges par ces retrouvailles, le dernier passage de Chinese Man au festival remontant à 2015.
Le vendredi, les concerts débutent avec Reinel Bakole sur la scène Jardin. Âgée de 23 ans, la jeune artiste pluridisciplinaire belgo-congolaise montre de quel bois elle se chauffe et parvient à faire danser les spectateurs présents, alors qu’il n’est que 15 heures.
Une fois son concert terminé, direction la scène Futuro, en contrebas de l’Abbaye de Floreffe, pour découvrir Guilt, le projet, initialement solo, mené par François Custers, devenu pluriel depuis l’arrivée des membres de Glass Museum, Endless Dive et Indigo Mango. Malgré une certaine timidité, c’est une musique virant vers le post-rock qui nous a embarqué pendant une petite heure.
Avec l’arrivée du groupe roumain Taraf de Caliu sur la scène Jardin, c’est toute la musique de la tradition rom qui résonne au sein de l’Abbaye de Floreffe, et c’est un véritable bonheur. Les musiques folkloriques du groupe ont fait danser les festivaliers et la bonne humeur des membres du groupe était contagieuse.
En voilà de drôles de personnages. Emmené par le DJ et chanteur Andy Butler, le collectif Hercules & Love Affair, créé en 2004, détonne par son originalité. Entre disco, house et électro, on ne sait plus où donner de la tête. Originellement basé à New-York, le collectif est désormais implanté à Gand, en Belgique. L’Abbaye de Floreffe ne les a donc pas trop dépaysés.
La programmation musicale du samedi a commencé avec Joëlle Sambi & Sara Machine sur la scène Jardin. Et ce fut une véritable claque. Par ses slams, parfaitement mis en musique par Sara Machine, Joëlle Sambi porte haut ses convictions et ses combats, réunis dans son ouvrage Caillasses. Une prestation politique, et ô combien nécessaire, qui donne envie de se plonger dans l’œuvre littéraire de la slammeuse.
Tout droit venue de Bruxelles, Boa Joo n’a pas froid aux yeux. Après un passage à Dour, la rappeuse est venue fouler la scène Futuro du festival. Ses sourires sur les photos témoignent de sa joie d’être présente à Esperanzah!.
Attention, coup de coeur ! Le groupe Minyo Crusaders nous arrive du Japon et était de passage dans l’Abbaye de Floreffe à l’occasion de leur tournée européenne. Rappelant l’Orchestre International du Vetex, que nous avons vu sur scène lors du Paradisiac Field, c’est avec plaisir que nous avons dansé, une heure durant, sur des musiques traditionnelles japonaises revisitées par le groupe. Les dix musiciens tokyoïtes sont aussi drôles que déjantés, et même s’il ne maîtrise pas bien l’anglais ou le français, c’est un véritable bonheur de voyager musicalement avec eux.
C’est pleine d’énergie que la rappeuse et autrice-compositrice Dope Saint Jude, originaire d’Afrique du Sud, a pris d’assaut la scène Futuro. Des textes engagés et militants, portés par une fougue qui n’a d’égal que son sourire.
Entre musiques traditionnelles grecques et influences beaucoup plus actuelles, entre électro et pop, Marina Satti est le phénomène grec qui part à la conquête de l’Europe. Un show de festival propre, cadré, qui manque un peu de folie. On retient toutefois la présence des deux choristes qui créent une superbe harmonie, notamment lors de moments a cappella.
L’artiste israélienne Noga Erez fait de la scène son terrain de jeu. Grâce à un style influencé par des artistes tels que Billie Eilish, Die Antwoord ou M.I.A, la chanteuse originaire de la banlieue de Tel Aviv fait aussi bien bouger les spectateurs sur de l’électro que sur du hip-hop. Une prestation qui manque un peu de sourire, mais le rythme claque et Noga Erez donne de sa personne.
Nous avions découvert Fatoumata Diawara sur scène pour la première fois en 2021, lors de la Fête de l’Humanité. Et ce fût un véritable coup de cœur. Ces retrouvailles sur la scène Jardin du festival ont confirmé l’amour et le respect que nous lui portons. Entre riffs de guitare fiévreux et messages politiques engagés, la chanteuse malienne est exceptionnelle. Un show plein d’humanité, de musiques endiablées, dont elle a le secret. Et, comme en 2021, la reprise de Sinnerman de Nina Simone était une parenthèse enchantée.
Bien évidemment, nous pouvons également évoquer les guitaristes virtuoses Rodrigo y Gabriela, le talent qu’a Gaël Faye pour faire boomer les boomers ou la voix extraordinaire d’Asaf Avidan qui a magnifiquement clôturé la scène Jardin le dimanche soir.
La programmation musicale de cette vingtième édition du festival Esperanzah! était à la hauteur de ces retrouvailles, après un « petit » Esperanzah en 2021. De quoi conquérir le coeur des 36 000 festivaliers présents lors des 4 jours.