Jazzboy : une énigme ambulante

Pour cette soirée placée sous une ambiance électro, c’est l’artiste français Jazzboy qui a assuré la première partie. Avec son allure originale et ses vêtements que l’on croirait tout droit sortis des années 80, Jazzboy amène une ambiance particulière, avec un style déconcertant. Outre sa performance musicale, il propose une performance scénique ayant comme fil conducteur la mort. Pour représenter cette thématique, une femme aux ailes d’ange surplombe la scène, danse, et finit par prendre la parole vers la fin de la représentation. Figure angélique, sa présence déconcerte le public, qui ne sait pas trop quel est son rôle. Jazzboy n’a pas peur de se confronter au public. Il commence d’ailleurs son concert dans la fosse, en s’éclairant d’une lampe torche. Après avoir souhaité à tout le monde de mourir le plus tard possible, il met en scène sa propre mort, du sang sur le visage. Grâce à sa musique étrange et au personnage atypique qu’il donne à voir sur scène, l’artiste cultive la bizarrerie. Même si son style musical peut étonner, la salle est prête à accueillir Agar Agar.

Agar Agar : le feu et la glace

Dès le début, un très fort contraste entre les deux artistes se met en place. Situé sur la gauche de la scène, Armand Bultheel reste concentré tout le long du concert, ne s’adressant au public qu’à la toute fin du show. Au contraire, la chanteuse, Clara Cappagli, occupe l’espace de sa présence et de sa voix chaude. Grâce à ses danses envoûtantes, elle fait passer une énergie incroyable en salle. Elle habite la scène, s’approprie cet espace qui pourrait paraître effrayant pour certains. Le rythme régulier de leur musique pourrait être un reproche mais ici, c’est toute la force de ce groupe. Réussir à entraîner la foule dans son univers et ce par le biais d’une accélération de la musique que tout le monde suit. Contrairement à certains artistes qui préfèrent garder leurs tubes pour la fin de concert, Agar Agar choisit de faire ses titres les plus connus dès le début, pour laisser toute la place à leurs nouvelles créations. Même si la chanteuse parvient à occuper cette scène et à créer un lien avec le public, on regrette que les interactions ne soient pas un peu plus présentes. Mais, grâce à cette performance en crescendo, les deux artistes proposent deux derniers morceaux d’une énergie étonnante qui place le public presque dans une sorte de transe.

Une présence scénique

Autre atout de ce jeune groupe français, la mise en scène. Alors qu’ils commencent le concert avec une scène très épurée, des bonhommes blancs gonflables viennent progressivement occuper l’espace. Le thème du jeu virtuel est repris avec les symboles du jeu Les Sims. Humanisation électronique ou électronisation des humains, on ne sait plus où est la frontière mais la musique nous transporte ailleurs, sans aucun doute. La plus grande surprise de ce concert reste le public, composé aussi bien de trentenaires que de personnes plus jeunes. Une chose est sûre, c’est qu’il n’a pas été déçu, tant par le décor que par le talent de ces deux artistes dont on entend trop peu parler.

Rédaction : Alexandre Spataro & Camille Bénazet
Photos : Camille Bénazet